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Sr. Gustave de
Maupassant
Bulevard de los Batisgnolles, 72. París
Gênes, 8 de octubre de 1881
He recibido ayer, mi querido Gustave, el giro de 600 francos1 que me
ha enviado. Yo le devuelvo el certificado cubierto y firmado. Espero que si
vuelvo a pedir el dinero en Gênes, cosa probable puesto que cuento con quedar
en Santa Margharita2, esta firma podrá servir, pues aquí están
bastante pesados con todas sus formalidades. Guy acaba de dejarme3, y
siento el aislamiento muy a mi pesar; estoy como un perro perdido, que busca en
vano alrededor de él para encontrar una mirada amiga.
Usted me pregunta si tendré, en Santa Margharita
algunos recursos sociales, no sé absolutamente nada. He elegido este país
porque es encantador y al que se le considera con unas excelentes condiciones
climáticas. En principio iré a un hotel y luego veré si hay un medio de alojarme
en un apartamento amueblado. Tengo una recomendación para un propietario del
país. Eso es todo. Estaré a la una y media en Gênes, lo que es un recurso; y
a algunas horas solamente desde Florencia, a donde podré ir de vez
en cuando, teniendo ahora esa casa francesa a la que podré bajar. La dueña se
ha mostrado tan razonable como es posible; Hemos4 sido muy bien
tratados, y por poco dinero.
Veo, mi querido Gustave, que su vuelta a Paris ha
sido desprovista de encanto. Aquí, no hace demasiado buen tiempo en este
momento; pero debe todavía haber una gran diferencia con el infernal clima en
el que usted esta obligado a vivir. Afortunadamente París ofrece muchas otras
compensaciones.
Estoy siempre contenta con las buenas noticias
que recibo de Hervé; su carta y la primera suya, me han sido reenviadas aquí.
Estaré en Santa Margharita el sábado 15 de octubre; usted podrá dirigirme sus
letras a la oficina de correos. No olvide de añadir cerca de Gênes-Italia.
Aquí, hemos salido del hotel Smith, porque
tenía la dirección de una casa amueblada, que daba igualmente sobre el mar. Un
pequeño restaurante allí no da de comer. Se está bien, y esta costa es más
llevadera para caminar que la del hotel.
Si usted quiere escribirme todavía en Gênes, diríjase a la oficina de
correos. Yo voy todos los días a buscar mis cartas.
Mi salud está siempre resultando variable. Tendría necesidad de instalarme
poco más o menos, y de quedar algún tiempo tranquila. [...]
Adiós, mi querido Gustave, os estrecho la mano
afectuosamente.
Hemos cenado en Quinto (cerca de Gênes) en casa
de los Rossi, para lo que el señor Guittera nos había dado dos cartas de
recomendación, y es el doctor quién me ha remitido a su vuelta una carta de
introducción para uno de los principales habitantes de Santa Margharita.
Laure de Maupassant
Guy llegará a Cannes para cenar, y será mañana por la mañana a casa de la señora Adam5; pero no se quedará allí mucho, y partirá casi inmediatamente para París.
1. Sin duda una parte de la
pensión que Gustave estaba obligado a enviar con motivo de la separación
2. Guy pasa una temporada allí en 1889
3. Guy había pasado el verano en Argelia; el 10 de septiembre, había embarcado
para Córcega. Sabemos entonces que hizo esta estancia con su madre en Italia a
principios de octubre.
4. Ese plural indica la presencia de Guy en Florencia en ese momento ya.
5. Juliette Adam tenía un salón y era fundadora de la Nouvelle Revue. Había
invitado a Guy a pasar algunos días en su propiedad de Golfe.Juan.
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
DE
LAURE DE MAUPASSANT
A GUSTAVE DE MAUPASSANT
M.
Gustave de Maupassant,
72, Bd des Batignolles Paris.
Gênes, le 8 octobre 1881
J'ai reçu hier, mon cher Gustave, le mandat de 600 F1 que vous m'avez adressé.
Je vous retourne le certificat rempli et signé. J'espère que si je redemande
de l'argent à Gênes, chose probable puisque je compte rester à Santa
Margharita2, cette signature pourra suffire, car ils sont bien assommants avec
toutes leurs formalités. Guy vient de me quitter3, et je sens l'isolement peser
sur moi ; je suis comme un chien perdu, qui cherche vainement autour de lui pour
rencontrer un regard ami.
Vous me demandez si j'aurai, à Santa Margharita
quelques ressources de société. je n'en sais absolument rien. J'ai choisi ce
pays parce qu'il est charmant et qu'on le dit dans de très bonnes conditions de
climât [sic]. Je descendrai à l'hôtel d'abord, et je verrai ensuite s'il y a
moyen de se caser en appartement garni. J'ai une recommandation pour un
propriétaire du pays. Voilà tout. Je serai à une h. et demie de Gênes, ce
qui est une ressource ; et à quelques heures seulement de Florence, où je
pourrai aller de temps en temps, ayant maintenant cette maison française où je
pourrai descendre. La maîtresse s'est montrée aussi raisonnable que possible ;
nous4 avons été fort bien traités, et pour peu d'argent.
Je vois, mon cher Gustave, que votre retour à
Paris à été dépourvu d'agrément. Ici, il ne fait guère beau temps en ce
moment ; mais il doit encore y avoir une fameuse différence avec l'infernal
climât dans lequel vous êtes obligé de vivre. Heureusement que Paris offre
beaucoup de compensations.
Je suis toujours heureuse des bonnes nouvelles que je reçois d'Hervé ; sa
lettre et votre première, m'ont été renvoyées ici. Je serai à Santa
Margharita le samedi 15 octobre ; vous pourrez m'y adresser vos lettres poste
restante. N'oubliez pas d'ajouter près Gênes Italie.
Ici, nous ne sommes point descendus à l'hôtel
Smith, parce que j'avais l'adresse d'une maison meublée, donnant également sur
la mer. Un petit restaurateur y apporte à manger. On y est bien, et cela coûte
meilleur marché qu'à l'hôtel.
Si vous aviez à m'écrire encore à Gênes, vous
adresseriez poste restante. Je vais tous les jours chercher mes lettres.
Ma santé est toujours fort chancelante. J'aurais
bien besoin de m'installer à peu près, et de rester quelques temps tranquille.
[...]
Adieu, mon cher Gustave, je vous serre très
affectueusement la main.
Nous avons dîné à Quinto (près Gênes) chez
les de Rossi, pour lesquels Monsieur Guittera nous avait donné deux lettres de
recommandation, et c'est le docteur qui m'a, à son tour, remis une lettre
d'introduction auprès d'un des principaux habitants de Santa Margharita.
Laure de Maupassant
Guy arrivera à Cannes pour dîner, et sera demain matin chez Madame Adam5 ; mais il n'y séjournera guère, et partira presque immédiatement pour Paris.
1 Sans doute une partie de la pension que Gustave s'était engagé à verser au
moment de la séparation.
2 Guy y séjourna en 1889.
3 Guy avait passé l'été en Algérie ; le 10
septembre, il s'était embarqué pour la Corse. Nous apprenons donc qu'il fit ce
séjour en Italie avec sa mère début octobre.
4 Ce « nous » indique la présence de Guy à Florence
à ce moment-là.
5 Juliette Adam tenait un salon et était fondatrice de
la Nouvelle Revue. Elle avait invité Guy à passer quelques jours dans sa
propriété de Golfe-Juan.
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/