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MINISTERIO
DE INSTRUCCIÓN PÚBLICA
Y DE LAS BELLAS ARTES
SECRETARIADO
1º NEGOCIADO
[mayo de 1880]
Querido Maestro y amigo,
Voy a pedirle un favor que, por otra parte, usted
ha sido el primero en prometerme, es escribir algunas palabras de mi volumen de versos en
su sección del Voltaire. He tenido un artículo en el Globe, otro
en el National, de Banville, dos comentarios muy elogiosos en el Temps,
un excelente artículo en el Sémaphore de Marsella, otro en la Revue
Politique et Littérarie, unas amables reseñas en el Petit Journal, el
XIXe Siécle, etc... y, ayer tarde, una conferencia de Sarcey. Por lo demás
la venta va bien, y la primera edición está casi agotada, pero me haría falta
un empujón para vender los 200 ejemplares que quedan. La segunda edición ya
casi está. Laffite me ha pedido un relato que he hecho. Me negue a fijar
el precio, queriendo consultar con usted este extremo. Acabo también de entrar
en el Gaulois al igual que Huysmans. Escribiremos cada uno un artículo
por semana y cobraremos 500 francos al mes.
No sabría decirle cuanto pienso en Flaubert, me acosa y me persigue. Su
pensamiento me viene sin cesar, oigo su voz, recuerdo sus gestos, lo veo a todas
horas ante mí con su gran bata marrón y sus brazos levantados hablando. Es
como una soledad que se hace a mi alrededor, el comienzo de las horribles
separaciones que continuarán a partir de ahora de año en año, llevándose a
todas las personas que se ama, quienes están en nuestros recuerdos, con los que
podíamos charlar de cosas íntimas. Estos golpes nos martirizan el espíritu y
nos dejan un dolor permanente en todos nuestros pensamientos.
Adiós mi querido Maestro y amigo, acepte mis devotos y afectuosos sentimientos
y presente, se lo ruego, a la señora Zola, mis más respetuosos saludos.
GUY DE MAUPASSANT
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
ET DES BEAUX-ARTS
SECRÉTARIAT
1er BUREAU
[Mai 1880.]
Cher Maître et ami,
Je viens vous demander un service que vous m'avez, du reste, promis le premier,
c'est de dire quelques mots de mon volume de vers dans votre feuilleton du
Voltaire. J'ai eu un article au Globe, un au National, de Banville, deux
citations fort élogieuses au Temps, un article excellent au Sémaphore de
Marseille, un autre dans la Revue Politique et Littéraire, des citations
aimables dans le Petit Journal, le XIXe Siècle, etc... et, hier soir, une
conférence de Sarcey. La vente va bien, du reste, et la première édition est
presque épuisée, mais j'aurais besoin d'un bon coup d'épaule pour enlever les
200 exemplaires qui restent. La 2e édition est prête. Laffite m'a demandé une
nouvelle que je lui fais. J'ai refusé de fixer le prix, voulant vous consulter
à ce sujet. Je viens, en outre d'entrer au Gaulois ainsi que Huysmans. Nous
donnerons chacun un article par semaine et nous toucherons 500 francs par mois.
Je ne saurais vous dire combien je pense à Flaubert, il me hante et me poursuit.
Sa pensée me revient sans cesse, j'entends sa voix, je retrouve ses gestes, je
le vois à tout moment debout devant moi avec sa grande robe brune, et ses bras
levés en parlant. C'est comme une solitude qui s'est faite autour de moi, le
commencement des horribles séparations qui se continueront maintenant d'année
en année, emportant tous les gens qu'on aime, en qui sont nos souvenirs, avec
qui nous pouvions le mieux causer des choses intimes. Ces coups-là nous
meurtrissent l'esprit et nous laissent une douleur permanente dans toutes nos
pensées.
Adieu, mon cher Maître et ami, croyez à mes sentiments bien affectueux et
dévoués et présentez, je vous prie, à Mme Zola, mes compliments empressés
et respectueux.
GUY DE MAUPASSANT
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/