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Villa Simone, Sainte-Maxime-S/M (Var)
29 de marzo del 92
Señor,
Separado de la Señora de Maupassant desde cerca de 30 años por un simple acto
del juzgado de paz, y mi pobre Guy habiendo sido siempre bajo la influencia de
su madre y habiéndose prodigado poco a tender a su hijo a respetarme, he tenido
una extrema reserva en lo concerniente a sus asuntos. Vea usted cuanto se me
distancia de todo lo que se hace.
Absolutamente arruinado por mi padre, hace ya 25 años, me he encontrado sin una
perra cuando acababa de separarme, y cuando Hervé se hubo casado me fue
imposible hacer cualquier cosa por él. Habría renunciado enteramente a tocar
un céntimo de las rentas de la Señora de Maupassant. Con el matrimonio de
Hervé protesté; sabiendo por mi experiencia cuanto es necesario penar para
ganarse la vida, sabiendo que mi futura nuera no tenía nada, quise oponerme a
ese matrimonio, no es que tuvieses nada que decir contra ella, pero se quería
hacer de Hervé un horticultor. Yo sabía sus dotes implacables como comerciante
y predije y anuncié todas las catástrofes que siguieron... Guy ha insistido en
querer establecer a su hermano en el comercio y yo me rendí. Incluso yo mismo
vendí algunos valores sobre mi tan modesta renta para prestarle tres mil
francos sobre la garantía de la Señora de Maupassant. ¡Naturalmente he
perdido esa suma!... Hervé se hundió; fue necesario internarlo en una
residencia de salud, y en este momento, y durante algún tiempo, ¡mi nuera y mi
nieta han podido morir de hambre! Finalmente Guy les ha pasado una pequeña
pensión y las ha puesto en casa de su madre.
En esa época, Guy ganaba de 80 a 90 mil francos, y esto le molestaba un poco,
pero desde que ese pobre muchacho está en la casa del doctor, lo que mi nuera
aguanta es increíble, y es absolutamente necesario que yo salga de mi reserva
para advertirle lo que sucede. A mi parecer hace falta tomar medidas para salvar
a la niña. La Señora de Maupassant ha llegado a tal paroxismo de ira que a la
menor cosa tiene unos ataques terribles que son imposibles de ocultar a la niña
y que le producen un daño enorme.
Desde hacía ocho días la Señora de Maupassant estaba sin noticias de Guy - su
cabeza alterada y ella eran inabordables - trataba a mi nuera como a la última de
las mujeres - arrastraba en el lodo a la familia de aquella y, resumiendo, el
sábado, durante un ataque, ¡echó a Marie-Thérèse de su habitación
ordenándole que volviese con su familia!...
Mi nuera salió de la habitación para hacer
sus maletas. Cuando acabó, ella descendió para despedirse. Durante ese
intervalo la Señora de Maupassant había ingerido dos frascos de laudano.
¡¡Estaba inconsciente!! Se corrió a buscar al médico que la hizo
vomitar, y el exceso de veneno la salvó. Cuando volvió en sí, su ira no
conoció límites. ¡¡Se levantó, empujó a mi nuera y corrió a la
calle!! Se precipitaron tras ella. La volvieron a llevar a su habitación y
se la confió a unas amigas mientras que ella volvía junto a su suegra.
¡¡La Señora de Maupassant había aprovechado esos minutos para
estrangularse con sus cabellos !! Fue necesario cortárselos para salvarla.
Entonces tuvo unos ahogos y unas convulsiones terribles... Esta carta es
naturalmente confidencial, pues es necesario ante todo pensar el el porvenir
de la pobrecita niña. Esos sucesos son abominables para ella... Permítame
someterle a esta cuestión: ¿No hay alguna solución para esta niña? Me
parece urgente alejarla. Sería necesario conseguir una enfermera para la
Señora de Maupassant, o hacerla internar en una residencia de salud como
ella solicita...
He creído mi deber informarle de lo que pasa
en interés de mi nieta. Pienso que el Señor de Funel le escribirá y usted
decidirá con el Señor administrador sobre las medidas a tomar para
resguardar a mi niña de semejantes hechos que pueden tener una influencia
muy grave sobre su moral.
Se lo repito, no quiero inmiscuirme en las
determinaciones del administrador judicial, y he aquí por lo que no le he
escrito directamente; pero, como padre de familia, puedo según creo,
rogarle a usted, el amigo de Guy, ver si no hay peligro de dejar a la niña
en semejante ambiente.
Perdóneme, Señor, esta larga carta. He
creído mi deber ponerle al corriente de lo que pasa. Los médicos han
debido reunirse para decidir, pues puede haber gran peligro al no dejar a
alguien cerca de la Señora de Maupassant (si por otro lado ella lo tolera)
para velar para que no se mate.
Añada, Señor, la seguridad de mi perfecta
consideración.
GUSTAVE DE MAUPASSANT
Tras mi separación con la Señora de Maupassant, la he autorizado tanto que ella quiso, y sobre la opinión de Guy, a enajenar parte de sus bienes. Guy debe tener aún entre sus manos una autorización para venderle la granja de Saint-Léonard. He encontrado estos días la carta de éste acusando recepción de este acto. La Señora de Maupassant no está en estado de administrar sus bienes. No quiero comprometerme. Aunque separado amistosamente, tengo todavía cierta responsabilidad, y en el interés de mi nieta quiero oponerme a cualquier venta hecha sobre una vieja autorización dada por mí. ¿Qué debo hacer? Cuando tenga ocasión, ¿sería usted tan amable de darme la dirección del Sr. Lavareille ?- yo no la tengo.
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
`DE GUSTAVE DE MAUPASSANT Á Me. JACOB
Villa Simone. Sainte-Maxime-S/M (Var).
Ce 29 mars 92.
Monsieur,
Séparé de Madame de Maupassant depuis près de 30 ans par un simple acte de
juge de paix, et mon pauvre Guy ayant toujours été sous l'influence de sa
mère et s'étant montré peu tendre fils à mon égard, je suis tenu à une
extrême réserve en ce qui concerne leurs affaires. Vous voyez combien je me
tiens à l'écart dans tout ce qui se fait.
Absolument ruiné par mon père, il y a 25 ans, je me suis trouvé sans le sou
comme je venais de me séparer, et quand Hervé s'est marié il m'a été
impossible de faire quoi que ce soit pour lui. J'avais entièrement renoncé à
toucher un centime des revenus de Madame de Maupassant. Au mariage d'Hervé j'ai
protesté ; sachant par mon expérience combien il faut peiner pour gagner sa
vie, sachant que ma future belle-fille n'avait rien, j'ai voulu m'opposer à ce
mariage, non pas que j'eusse quoi que ce soit à dire contre elle, mais on
voulait faire d'Hervé un horticulteur. Je le savais incapable comme commerçant
et j'ai prédit et annoncé toutes les catastrophes qui se sont suivies !... Guy
a persisté à vouloir établir son frère dans le commerce et je me suis tu.
J'ai même vendu quelques valeurs sur mon si modeste revenu pour lui prêter
trois mille francs sur la garantie de Madame de Maupassant. J'ai naturellement
perdu cette somme !... Hervé a sombré ; il a fallu le mettre dans une maison
de santé, et à ce moment et pendant quelque temps ma belle-fille et ma petite-fille
ont bien failli mourir de faim ! Enfin Guy leur a fait une petite pension et les
a mises chez sa mère.
A cette époque, Guy gagnait 80 à 90 mille francs, et cela le gênait peu, mais
depuis que ce pauvre enfant est chez le docteur, ce que ma belle-fille endure
est inouï et il faut absolument que je sorte de ma réserve pour vous aviser de
ce qui se passe. Il faut, à mon avis, prendre des mesures pour sauver l'enfant.
Madame de Maupassant est arrivée à un tel paroxysme de fureur qu'à la moindre
chose elle a des attaques terribles qu'il est impossible de cacher à l'enfant
et qui lui font un mal énorme.
Depuis huit jours Madame de Maupassant était sans nouvelles de Guy - sa tête
déménageait et elle était inabordable - elle traitait ma belle-fille comme la
dernière des femmes - elle traînait dans la boue la famille de celle-ci et,
bref, samedi, dans une attaque, elle chassait Marie-Thérèse de sa chambre et
lui ordonnait de retourner dans sa famille !...
Ma fille sortit de la chambre pour aller faire ses malles. Quand ce fut fait
elle descendit pour lui dire adieu. Dans l'intervalle Madame de Maupassant avait
avalé deux flacons de laudanum. Elle était anéantie !! On courut chercher le
médecin qui la fit vomir, et l'excès du poison la sauva. Quand elle revint à
elle sa fureur ne connut plus de bornes. Elle se leva, bouscula ma fille et se
sauva dans la rue !! On se précipita après elle. Elle fut ramenée et couchée.
Ma belle-fille fut occupée alors par l'enfant qui avait à son tour une crise
abominable. Elle l'emmena dans sa chambre et la confia à des amies pendant
qu'elle retournait auprès de sa belle-mère. Madame de Maupassant avait
profité de ces quelques minutes pour s'étrangler avec ses cheveux !! Il a
fallu les couper pour la sauver. Alors elle a eu des étouffements, des
convulsions terribles... Cette lettre est naturellement confidentielle, car il
faut avant tout songer à l'avenir de la malheureuse petite fille. Ces
événements sont abominables pour elle !... Permettez-moi de vous soumettre
cette question : N'y a-t-il pas quelque chose à faire pour cet enfant ? Il me
paraît urgent de l'éloigner. Il faudrait donner une garde à Madame de
Maupassant, ou la faire soigner dans une maison de santé comme elle le
demande...
J'ai cru devoir vous instruire de ce qui se passe dans l'intérêt de ma petite-fille.
Je pense que Monsieur de Funel vous écrira et alors vous aviserez avec Monsieur
l'administrateur sur les mesures à prendre pour mettre mon enfant à l'abri de
pareils faits qui peuvent avoir une influence très grave sur son moral.
Je vous le répète, je ne veux m'immiscer dans les déterminations de
l'administrateur judiciaire, et voilà pourquoi je ne lui ai pas écrit
directement ; mais, comme père de famille, je peux bien ce me semble, vous,
l'ami de Guy, vous prier de voir s'il n'y a pas danger de laisser l'enfant dans
un pareil milieu.
Pardonne-moi, Monsieur, cette longue lettre. J'ai cru devoir vous mettre au
courant de ce qui se passe. Les médecins ont dû se réunir pour aviser, car il
peut y avoir les plus grands dangers à ne pas mettre quelqu'un près de Madame
de Maupassant (si toutefois elle le tolère) pour veiller à ce qu'elle ne se
tue pas.
Agrée, Monsieur, l'assurance de ma parfaite considération.
GUSTAVE DE MAUPASSANT
Après ma séparation avec Madame de Maupassant je l'ai autorisée tant qu'elle a voulu, et sur l'avis de Guy, à aliéner partie de son bien. Guy doit avoir encore entre ses mains une autorisation de lui vendre la ferme de St-Léonard. J'ai retrouvé ces jours-ci la lettre de celui-ci m'accusant réception de cet acte. Madame de Maupassant n'est plus en état de gérer ses biens. Je ne veux pas me trouver compromis. Quoique séparé à l'amiable j'ai encore une certaine responsabilité, et dans l'intérêt de ma petite-fille je veux m'opposer à toute vente faite sur une ancienne autorisation donnée par moi. Que dois-je faire ? A l'occasion vous seriez bien aimable de me donner l'adresse de M. Lavareille - je ne l'ai pas.
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