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[Fragmento]
Túnez, 19 de diciembre de 1887.
Desde ayer por la tarde, pienso en usted, perdidamente. Un deseo intenso de
recibirla, de volverla a ver enseguida, ahí, ante mi, penetra de repente en mi
corazón. Me gustaría pasar el mar, franquear las montañas, atravesar las
ciudades, nada más para posar mi mano sobre sus hombros, para respirar el
perfume de sus cabellos.
¿No siente alrededor de usted, rondar ese deseo
que llega de mí buscándola, ese deseo que le implora en el silencio de la
noche?
Me gustaría sobre todo, volver a ver sus ojos,
sus dulces ojos. ¿Por qué nuestro primer pensamiento es siempre para los ojos
de la mujer que amamos? Como nos aparecen, como nos hacen felices o
desgraciados, esos pequeños enigmas claros, impenetrables y profundos, esas
pequeñas manchas azules, negras o verdes, que, sin cambiar de forma ni color,
expresan indistintamente el amor, la indiferencia y el odio, la dulzura que
apacigua y el terror que hiela, mejor que las palabras más abundantes y que los
gestos más expresivos.
Dentro de algunas semanas, habré dejado África.
La volveré a ver. Usted me recibirá, ¿no es así adorada mía? Usted me
recibirá en 1...
GUY DE MAUPASSANT
1
Esta carta figura en un artículo no firmado, publicado en la Grande Revue del
25 de octubre de 1912; el presunto autor del artículo es la señora Lecomte du
Noüy.
Traducción
de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
A HERMINE LECOMTE DU NOÜY (??)
[Fragment]
Tunis, le 19 décembre 1887.
Depuis hier soir, je songe à vous, éperdument. Un désir insensé de vous
revoir, de vous revoir tout de suite, là, devant moi, est entré soudain dans
mon cœur. Et je voudrais passer la mer, franchir les montagnes, traverser les
villes, rien que pour poser ma main sur votre épaule, pour respirer le parfum
de vos cheveux.
Ne le sentez-vous pas, autour de vous, rôder, ce
désir, ce désir venu de moi qui vous cherche, ce désir qui vous implore dans
le silence de la nuit ?
Je voudrais, surtout, revoir vos yeux, vos doux
yeux. Pourquoi notre première pensée est-elle toujours pour les yeux de la
femme que nous aimons ? Comme elles nous hantent, comme elles nous rendent
heureux ou malheureux, ces petites énigmes claires, impénétrables et
profondes, ces petites taches bleues, noires ou vertes, qui, sans changer de
forme ni de couleur, expriment tour à tour l'amour, l'indifférence et la~haine,
la douceur qui apaise et la terreur qui glace mieux que les paroles les plus
abondantes et que les gestes les plus expressifs.
Dans quelques semaines, j'aurai quitté l'Afrique.
Je vous reverrai. Vous me rejoindrez, n'est-ce pas, mon adorée ? vous me
rejoindrez à 1...
GUY DE MAUPASSANT
1 Cette lettre figure dans un article non signé, publié dans la Grande Revue du 25 octobre 1912 ; l'auteur présumé de l'article est Mme Lecomte du Noüy.
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/